Le principe est le même qu'en Occident: les candidats qui se présentent sont triés après des tests d'anglais, de culture générale et psychologiques. Suit un entretien de 30 minutes au cours duquel ils sont scrutés et bombardés de questions professionnelles et personnelles. Après quoi ils sont fichés jusqu'à ce qu'un poste leur corresponde. "L'apparence est fondamentale. Il faut qu'ils soient bien habillés, propres, qu'ils aient de bonnes manières", affirme Leonid Stetovsky, directeur de l'agence Russian Collection. Agés entre 20 et 40 ans en moyenne, les candidats veulent tous la même chose: une place dans une entreprise stable et occidentale.
"Je ne savais pas précisément l'emploi que je cherchais mais je souhaitais avoir un bon salaire, un poste à responsabilité et la possibilité d'évoluer dans l'entreprise", raconte Svetlana Flatina. A 27 ans, diplomée du très coté Institut des relations internationale MGIMO, elle a trouvé après un mois d'attente une place d'assistance de direction chez un grand nom du détergent, payée environ 1.000 dollars (le salaire moyen russe est inférieur à 100 dollars). De leur côté, les firmes recherchent des personnes diplômées, qui ne "s'habillent pas comme pour aller en discothèque", précise Mme Vaïskova. Elles recrutent essentiellement dans les domaines du secrétariat, interprétariat, vente, gestion, administration ainsi que des spécialistes techniques. "Elles préfèrent souvent des jeunes sans expérience, qui n'ont pas encore pris de mauvaises habitudes comme le bureaucratisme, la lenteur ou le manque d'initiative. Elles peuvent ainsi les éduquer selon la culture de l'entreprise et du pays", indique M. Stetovsky.
"Il faut supprimer les vieilles manies héritées de l'URSS, et faire comprendre aux employés qu'ils ne peuvent pas prendre des congés chaque fois que leur mère est malade ou qu'ils ont des problèmes conjugaux", confirme Mme Vaïskova.